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Dystopie

L'Oiseau d'Amérique, de Walter Tevis

Oiseauamerique  Qu’y a-t-il de pire que la fin d’un monde ? Peut-être la prise de conscience que son monde est, en réalité, déjà mort depuis longtemps. Car en redécouvrant la lecture, le professeur Bentley va aussi redécouvrir le passé de l’espèce humaine. Un passé où les gens se parlaient, s’interrogeaient, s’aimaient. Où les femmes avaient des enfants. Et où tout ne reposait pas entre les mains des robots. Les livres vont ouvrir son esprit jusqu’ici conditionné jusqu’à l’absurde et le lancer sur une voie qui l’amènera à remettre en question tout ce qu’il sait et tout ce qu’il ressent. A travers sa quête et celle des personnes qui gravitent autour de lui, Mary Lou la marginale résolument vivante et Spofforth le robot à la fois trop et pas assez humain pour son propre bien, Tevis nous emmène à la découverte, par petites touches, d’un monde très différent de la plupart des dystopies classiques et pourtant,  à sa manière subtile, encore plus terrifiant. Et qui, bien qu’imaginé en 1980, avait parfaitement anticipé les dérives qui guettaient l’espèce humaine, tant les germes de ce qu’il décrit sont déjà profondément ancrés dans notre société actuelle.

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Requiem pour Philip K. Dick, de Michael Bishop

Requiemdick  1982, le grand auteur américain Philip K. Dick vient de mourir. Mais s’il était surtout reconnu pour ses grands romans de critique sociale, il avait également écrit des récits beaucoup plus étranges, diffusés sous le manteau pour échapper au contrôle omniprésent de l’administration Nixon. Et un des dépositaires de ces textes prohibés va voir toute sa vie, voire sa réalité, bouleversée par des contacts avec le résidu de l’âme de Dick...
  La pseudo-uchronie, le fascisme, mais aussi ces personnages de losers ordinaires pris dans une intrigue politique et peut-être cosmique, on pense immédiatement au Maître du Haut-Château. Mais à mesure que l’on s’enfonce dans le roman, ce sont toutes les œuvres de Dick qui nous viennent à l’esprit, car Michael Bishop ne nous propose pas un banal pastiche, ni même un hommage. Il a tout simplement compris l’essence même du travail de l’auteur, de ses thèmes, de ses constantes et de ses paradoxes. Et il en tire une uchronie politique brillante, déjà passionnante en elle-même (et résonnant de manière inquiétante avec les Etats-Unis actuels) mais encore enrichie par l’apport parfaitement digéré de l’influence Dickienne.

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