L'Oecumène d'Or, de John C. Wright

Atalante254 2003Même augmentés, améliorés, immortels, que reste-t-il aux humains dans un monde où les intelligences artificielles sont capables en une seconde d’effectuer des calculs et des réflexions inaccessibles et même inconcevables aux plus brillants d’entre eux ? Désormais soutenue, guidée, materné par des machines quasi infaillibles, le génie humain ne s’exprime plus qu’à travers des arts inouïs, des fêtes inimaginables, des philosophies impensables pour de simples esprits du XXème siècle. Mais dans une société qui planifie minutieusement son développement jusqu’à la mort thermique de l’univers, n’est-ce pas un peu vain ? Où est l’audace, où est l’ambition ? Phaëton, lui, n’en manque pas. Et si ses projets doivent mettre en péril la sacro-sainte quiétude de ce soi-disant Age d’Or, et bien qu’il en soit ainsi.

La tâche colossale que s’est fixée John C. Wright est presque aussi ambitieuse que celle de son héros : nous décrire un futur de l’Humanité le plus lointain possible, non pas des centaines, ni même des milliers d’années dans l’avenir, mais des millions. Concepts, technologies et notions tous plus stupéfiants les uns que les autres s’enchaînent ainsi sans aucun temps mort dans un univers qui conserve pourtant une cohérence impressionnante. Beaucoup de lecteurs de SF poursuivent ce délicieux sentiment de vertige que l’échelle des événements, l’altérité des modes de pensée, la portée des technologies nous font ressentir dans les très grands romans du genre ; Tout au long de l’Oecumène d’Or, ce sentiment s’exprime à chaque page.

 

 

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