Le Chevalier-Mage, de Gene Wolfe

Chevaliermage  Après avoir vécu des années et bien des aventures dans des royaumes étrangers, Able écrit une longue lettre à son frère pour lui conter ses exploits. Mais, comme toujours chez Gene Wolfe, un récit n’est pas les faits, mais une vision des faits ; la personnalité du narrateur, et notamment son désir de devenir chevalier, imprègne tout ce roman et lui donne son ton si particulier. Plongeant sans trop se poser de questions dans ces mondes emplis de créatures magiques et de lieux fantastiques, il multiplie les aventures et les rencontres étonnantes ou déroutantes, nous entrainant toujours plus loin dans cet univers mystérieux. Car Wolfe évite avec brio l’écueil qui guette beaucoup d’auteurs de Fantasy, tellement désireux de proposer un monde «crédible» qu’ils l’expliquent et le justifient tant qu’ils le vident de toute magie. Mais ici, on est dans l’aventure onirique, la quête mythique, le conte initiatique ; dans la Fantasy dans ce qu’elle a de plus pur. La magie et le merveilleux sont l’essence même de cet univers, pas une de ses composantes. Nul besoin alors de cartes, d’arbres généalogiques, de système de magie ou de traités historiques. Ce monde EST, tout simplement.

 

 

Heroic Fantasy