Serial Killer
«Un psychopathe intelligent - et plus particulièrement un sadique - est difficile à attraper pour diverses raisons. D’abord, il n’y a pas de mobile suivi, c’est donc une piste à abandonner. [...] Le tueur ne sait peut-être même pas lui-même ce qu’il fait. On ne peut donc qu’extrapoler à partir des indices, s’efforcer de reconstituer sa démarche et d’y trouver des lignes directrices.»
Dragon Rouge, Thomas Harris
Depuis le tristement célèbre automne 1888, la figure du tueur en série s’est frayé un chemin sanglant auprès des autres archétypes d’assassins qui hantent la littérature policière. Logiquement délaissée durant l’âge d’or des Whodunit, où le coupable ne pouvait décemment pas être un psychopate qui tue au hasard (voir à ce propos ABC contre Poirot), les dernières décennies nous prouvèrent pourtant que la traque de ces tueurs fous pouvaient être tout aussi passionnante, le pourquoi remplaçant le qui ou le comment, et la prévention de futures victimes devenant aussi importante que l’élucidation des meurtres. Ce fut aussi l’avènement, en réponse à ce nouveau type de tueur, d’un nouveau type d’enquêteur, aujourd’hui prépondérant dans le roman policier : le profiler.