1486776 gf  Remontant à la Grèce Antique, le manuscrit de La Caverne des idées décrit l’enquête du Déchiffreur d’Enigme Héraclès Pontor et du philosophe Diagoras, qui s’efforcent de découvrir la Vérité dissimulée derrière les meurtres atroces de jeunes élèves de l’Académie de Platon. Mais les notes du traducteur semblent indiquer que le texte lui-même cache une Vérité encore plus surprenante...
  Somoza nous plonge dans une Athènes antique écartelée entre les philosophes et les artistes, les esclaves et les hommes libres, la Raison et la Passion, le Mythe et la Modernité. Mais, à mesure que le traducteur nous éclaire sur le texte et ses nombreux secrets, c’est le lecteur lui-même qui va se retrouver insidieusement pris au piège d’un mystère littéraire, philosophique et métaphysique qui peut virer à l’obsession...   

 

Ouest1  Fondée illégalement en plein territoire indien, la ville de Deadwood est l'endroit idéal pour faire fortune... à condition d'arriver à survivre. Mais même les plus impitoyables de ses habitants ne peuvent rester insensibles à l'arrivée de la légende vivante qu'est Wild Bill Hickok...
  On pourrait croire que l'excellent Pete Dexter délaisse le roman noir pour le western ; bien au contraire, il les fusionne et profite d'un incroyable contexte historique pour nous dépeindre à travers les destinées de nombreux personnages la noirceur de toute une ville et de toute une époque.

Compagniementeurs  Si les colporteurs, magiciens des rues, mendiants ou autres ménestrels qui constituent contre leur gré la bien mal assortie «Compagnie» du titre ne sont pas, contrairement aux «Dix Petits Nègres» d’Agatha Christie qu’ils évoquent irrémédiablement, coupés du monde sur une île abandonnée, la terrible épidémie de Peste qui ravage l’Angleterre autour d’eux ne laisse cependant aucun doute : complètement esseulés dans une campagne vidée de ses habitants, les meurtres qui frappent leur petit groupe sont fatalement l’œuvre de l’un d’entre eux. Mais tous cachent de lourds secrets, et c’est tout autant la découverte du passé de ces personnages ambigus que celle de la vie quotidienne de cette sombre époque qui vont rendre ce roman passionnant, dont l’auteur est en train de devenir une des valeurs sûres du roman historique britannique. 

 

Le lecteur de cadavres  Fort d’une passion et d’une documentation impressionnante, Garrido enrichit habilement la trame des enquêtes mouvementées de son héros d’une foule de détails passionnants sur cette Chine du XIIIème siècle, mais sans jamais alourdir son récit pour autant. Car si la résolution de meurtres particulièrement tordus et les balbutiements d’une méthode d’investigation plus scientifique occupent évidemment une grande part du roman, l’auteur (et le lecteur !) s’intéresse tout autant à la vie et à la carrière de l’attachant Ci Song, médecin légiste avant l’heure qui se verra confronté au poids écrasant des traditions séculaires et des puissants parfois corrompus qu’elles soutiennent.

Voleursencre  S’inspirant de faits qui, s’ils paraissent incroyables, n’en sont pas moins avérés (la fausse suite de Don Quichotte et le mystère de son auteur), Mateo Sagasta lance sur la piste d’un simple pseudonyme un ancien soldat reconverti en bras droit d’un redoutable éditeur espagnol aux activités annexes plus ou moins légales. Mais de là à tolérer le plagiat... Alternant entre les bas-fonds de Madrid et un milieu littéraire pas forcément plus reluisant, il nous livre une peinture très complète du bouillonnant Siècle d’Or, où l’effervescence artistique côtoie l’instabilité politique. Très noir, voire parfois cruel, et pourtant souvent drôle, ce roman tranche avec les enquêtes historiques habituelles, et ce n’est pas plus mal !

 

Pelagie  «Petite sœur» de l’autre série historique d’Akounine centrée sur l’agent du Tsar Eraste Fandorine, les enquêtes de Pélagie n’ont pas à rougir de la comparaison. Excellents romans d’énigmes à la construction minutieuse et aux meurtres retors à souhait, les trois opus mettant en scène les investigations de l’iconoclaste sœur Pélagie dans la campagne russe de la fin du XIXème se distinguent par leur ton aussi enjoué qu’érudit, les nombreuses digressions et plongées dans l’âme slave, les anecdotes historiques ou triviales... en bref par une générosité débordante, qui pourtant réussit l’exploit de ne pas entraver ni alourdir la progression de l’intrigue principale. On sent que l’auteur se régale à nous conter les tribulations de son attachante héroïne, et son plaisir est communicatif !

Hommesaphir  Si les grands travaux d’Haussmann ont fait entrer une bonne partie de la ville dans l’ère moderne, les quartiers les plus populaires de ce Paris dangereusement proche de la chute du Second Empire sont encore gangrénés par la pauvreté, le crime et la prostitution, et Le Corre nous plonge sans ménagement dans cet envers impitoyable de la Ville Lumière, où échouent tous ceux pour qui le rêve de la montée à la Capitale s’est transformé en cauchemar. Et tandis que tueur en série, poètes, syndicalistes, flics et prostituées se croisent dans les bas-fonds de ce Paris monstrueux, aussi corrompu que corrupteur, on frissonne à l’idée que ce Paris de Zola n’a finalement rien à envier en terme de noirceur au Los Angeles d’Ellroy ou au Londres de Robin Cook.

 

La justice de l inconscient  De par sa profonde connaissance de l’esprit humain, le Dr Liebermann, chantre d’une psychanalyse encore balbutiante, s’est avéré être un allié précieux pour son ami l’inspecteur Rheinhardt. Et leurs efforts conjugués ne seront pas de trop pour démêler les meurtres complexes, voire impossibles, auxquels ils vont être confrontés.  Dosant parfaitement le mélange enquête/Histoire et réussissant sur les deux tableaux, Tallis nous offre un roman d’énigme magnifiquement rehaussé par la grande richesse culturelle, scientifique et historique de ce Vienne du début du siècle, qu’il évoque avec une finesse et une élégance seyant parfaitement à cette période. 

Evangilebourreau  Il a suffi d’une menace voilée pour replonger Pavel dans ses souvenirs des services spéciaux, la belle époque où il travaillait encore pour le Saint Patron, le grand Josef Staline en personne. Il allait falloir bien de la patience aux pauvres aspirants justiciers qui voulaient le faire répondre de ses actes : des banals assassinats de rivaux politiques à la mise en scène du complot des blouses blanches, les occasions de servir le Parti n’avaient pas manquées dans cette Russie Stalinienne où l’on n’était jamais assez paranoïaque. En nous entrainant dans les souvenirs d’un «bourreau» plus opportuniste que fanatique, les frères Vaïner décortiquent l’impitoyable machine Stalinienne, son quotidien et son absurdité autant que ses incroyables accès de cruauté. On pourrait, pour se rassurer, parler d’inhumanité : mais ce que nous prouve une fois de plus ce roman, qui a l’intelligence de ne jamais tomber dans le manichéisme, c’est que ces actes terribles n’étaient ni décidés ni exécutés par des monstres  mais bien par des êtres humains avec des sentiments, des émotions, des amis, une famille. Des gens, tout simplement. Et peut-être est-ce encore plus terrifiant.

 

9782330030636 1  En ce XVème siècle, l’Estonie est aux confins de la Chrétienté, et malgré la présence autoritaire des chevaliers Teutoniques et l’importance toujours grandissante du catholicisme dans leur vie quotidienne, ses habitants sont loin d’avoir complètement oublié leurs traditions et leurs croyances séculaires. Et ce récit prend pour cadre Tallinn, une ville marchande traitant avec les convertis comme avec les barbares, et où les influences sont autant financières et politiques que religieuses. Tout concourt donc à produire un contexte passionnant, mais aussi explosif : bien vite, un assassinat particulièrement complexe va ébranler toutes les strates de cette cité qui, bien qu’insolite, propose un microcosme de  toutes les tensions de l’Europe d’alors. Science et religion, noblesse et bourgeoisie, raison et passion vont s’affronter aux cours des méandres de l’enquête de l’apothicaire Melchior, qui immergera son lecteur dans un Moyen-Age finissant plus vrai que nature.

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